MY LIFE PART III

Les Grandes Armes à Ponaute dans
"Coin de Rue  -  Images du Demi-Monde"

JACKLANGUISATION
DES ESPRITS :
UN TIMING MONDAIN,
OVERBOOKÉ,
& DE GAUCHE !

Bon ben ce soir ma Kitty je tiens mon journal parce que si je continue à mettre en ligne irrégulièrement eh ben ça fait chuter mon blogomat. Donc tous les soirs, me tenir à ce simple (et simplet) exercice stylistique nombriliste, quitte à ne coucher ici que quelques niaises fadaises assaisonnées de fades niaiseries comme il sied au genre bêtiau du « journal » ma chère Kitty, Louis XVI n’écrivit-il pas dans le sien, au soir d’un 14 juillet de je ne sais plus quelle année, un retentissant « rien » – qui ne désigna peut-être que le produit de sa chasse du jour à en croire des historiens de la trempe de Jean Yanne ?

Aujourd’hui, un agriculteur qui fait de la truie et qui en planque un certain nombre à Bruxelles, m’a reproché justement de ne rien faire. Il est vrai qu’en plus je m’en vante, et que mon cynisme rencontre parfois une opposition chez toutes sortes de gens sans humour genre maîcresses simplettes à l’Educasyion Nasyional. Mais mon ami paysan, qui lui connaît le prix du vrai travail et possède la vraie noblesse, celle du cœur et de la terre, comprend qu’un oisif comme l’Aponaute puisse pousser l’opposition radicale au Monde, au contraire de l’attitude des « pauvres-mais-travailleurs »*, jusqu’à la scandaleuse contemption de la pétainiste, libérale et marxiste "valeur-travail" qu'il assume en ce cri de guerre inopportun en ces temps de productivisme effréné : « Vivre noblement ! »

Baudrillard affirmait-il idiotement que « le loisir [était] l’idéologie même du travail aliéné » ? L’Aponaute dit « tope-là ». Mais là où ses héritiers de la gauche bien-pensante ont créé en ’81 un ministère du temps libre et ont été sous Jospin le trotskiste les jaloux gardiens du temple RTT, l’immonde crapule de droite qu’est l’Aponaute réaffirme avec force la nécessité de remettre la France au travail pour créer de la richesse, pendant qu’il revendique pour lui le droit comme l'existentielle nécessité, dans sa perpétuelle villégiature imposée par son chronique rhume des foins, d’œuvrer au bien commun en fournissant en ligne, gratuitement et au peuple tout entier, la quintessence désinvolte et mal torchée de ce qu’Il daigne penser le matin entre sa première selle et sa première douchette.

Bon revenons à notre Journal, qu’a donc fait l’Aponaute ce jour ? Presque rien, quelques échanges téléphoniques et vidéophoniques** avec des amis choisis, quelques lectures insignifiantes et une plus sérieuse, l’audition attentive de musique baroque à la radio, puis de raga indien sur un CD, puis un peu de ménage (les poussières, demain je passe l’aspirateur à eau ionisant anti-acarien pour asthmatique R2D2), puis les Vêpres à 18h30 (une tradition qui se perdrait dans la France profonde à ce que dit un ami qui se tient au courant des réalités du peuple cathodique actuellement crétinisé s’il était besoin par le fout’), puis un apéritif de mézzés dans un café branché pour voir passer une parade superbe avec des chars bigarrés, puis un dîner avec des amis choisis, puis une promenade nocturne avec son chien, puis une autre promenade nocturne avec le chien d’une amie.

Bon c’est pas tout ça ma Kitty mais j’ai sommeil et demain c’est dimanche le Jour du Seigneur le seul où je me lève vers 7 heures (du matin) donc comme il est 3 heures (du matin, aussi) et que j’ai pas fait de sieste à mon âge, 36 printemps weshtacam déjà, il faut que je sois sérieuse ou je vais m’abîmer et ressembler à un hétéro qui se néglige. Au programme de ce dimanche : promener Oskar puis acheter un gâteau puis douche puis récrire mes diptyques vu que j’ai rayé des gens et que je les fais marabouter je peux pas en même temps les présenter à l’autel, puis je vais confesser toutes mes récentes fornications, colères, vanités électroniques et con-cu-pissances (3 gros mots en un seul), puis repromener Oskar, puis une douche, puis ouïr les laudes et la Sainte Messe (même pas à la campagne), puis baffrer aux agapes, puis rentrer dare-dare en séchant un Conseil au motif qu’un séropo ça fatigue vite pour repromener mon Oskar, puis me transporter en la cathédrale de la métropole mondiale des rillettes pour admirer en leur châsse les reliques de la seule cénobite qui se fît, et se devinât, gyrovague post mortem, Thérèse de l’Enfant Jésus qui a collectionné plus de milage sur Alitalia que feu le pape Baise-Béton. Si j’ai une extase mystique et que la Sainte dont j’ai lu l’autobio la dernière fois en ’99 à la neige me fait une révélation sur l’heure exacte de la fin du monde c’est promis ami lecteur / lecteure / lecteuse t’auras la primeur.

Terminons par une touche d'héraldique amusante, le truc qui fout de l'urticaire aux maîcresses simplettes que tu sais même pas pourquoi enfin si elles sont si connes qu'elles n'en sont que plus prévisibles, on trouve pas Pastoureau ou Popoff dans les bibliothèques des MJC (tiens à la médiathèque socialo-communiste du Mans quand tu leur parles de l'éditeur F-Xavier de Guibert les connasses répondent par un haut-le-coeur convenu qu'on fait pas ça ici), une touche d'héraldique amusante dis-je : les armoiries à Ponaute qui orneront bientôt une page consacrée à son style de vie outrecuidant par le fanzine de coiffeuses Coin de Rue – Images Immondes : " D’or à trois vols mis 2 & 1, les deux du chef d'azur et celui de la pointe mi-parti de gueules et d'azur, soutenus d'un mont de trois coupeaux mouvant de la pointe, un de pourpre sur deux de sinople, complètement timbré d'un casque d'or carrément taré de face, ouvert, brodé et damasquiné, sommé d'une couronne ducale, assorti de ses lambrequins partis d'azur et de gueules, doublés d'or, supporté par deux aigles, celle à dextre de gueules et l'autre d'azur, empiétant le liston de la devise à Ponaute "Soutiendra Sans Faillir", le tout passé sur un manteau mi-parti d'azur et de gueules, doublé d'hermines, coiffé d'une couronne ouverte sommée en cimier, dans un vol mi-parti de gueules et d'azur, du mont des armes ". Chié, non ?

* private joke
** itou