VENTE DE PAPIER ET JOURNALISME

Publié le par Monsieur Aponaute

 

La Prison Infernale

Un reportage exclusif posté du Mans.
Du correspondant permanent à Paris,
Bjørn Hestkar Aponåtsen du
Norlandmarks Morgenposten
« L'Actualité Quotidienne, et Chaque Jour ! »


Le Mans est ville de taille moyenne pour la France, d'environ 150.000 habitants. Chez nous en Norlandmark, avec une telle population, ce serait une métropole régionale. Mais en Europe méridionale c'est assez peu. « Les Mansiens sont complexés par la petite taille de leur ville et par le fait qu'on ne l'associe en France qu'à sa célèbre course automobile des 24 heures ou à ses rillettes, un pâté de porc assez gras », explique d'ailleurs Georges Guichart, de la Sarthe Libérée, le premier quotidien local. « C'est peut-être pour cela que les habitants ne vous parleront pas spontanément de ce qu'on nomme déjà ici "l'Événement" ».

Si à la pratique les gens se révèlent d'emblée peu diserts, ce n'est qu'une impression assez vite dissipée par quelques tournées offertes de ci, de là. Bien vite, comme au Norlandmark, et comme partout au monde, les langues finissent par se délier dans la bière.

« J'étais allé faire mes courses au petit marché de la rue Lecornué », confie Mauricette*, la tenancière du Khédive*. « On a entendu les cris jusqu'aux halles ».

Mauricette s'assombrit subitement, elle repense à
"l'Événement" comme on l'appelle désormais. En effet, depuis la survenue de "l'Événement", elle nous confiera avoir du mal à trouver le someil le soir après la tisane. « Non, je n'étais ni la seule ni la première, mais en tous cas une des premières, je suis même arrivée avec les pompiers », dit Mauricette.
« Et si on entendait ses cris de la prison jusqu'aux halles, c'est qu'elle couinait comme un cochon qu'on saigne pour les rillettes », continue Mauricette, presque impassible, devant Mohammed, le seul qui ne commence pas la journée au petit blanc et qui, dégoûté, ne peut finir son café.
« Ah oui, ça beuglait, vous pouvez me croire mon petit Monsieur, que c'en était une horreur, que j'en ai encore la chair de poule », précise nonchalament Mauricette en inclinant un verre pour servir une pression.
Et puis ce fut un autre choc, celui de l'odeur, une fois Mauricette parvenue sur les lieux du drame, devant le portail de la maison d'arrêt.
« Ça sentait, comment vous expliquer... C'est ça, ça sentait ni plus ni moins... le cochon grillé ».


Dorénavant, les Mansiens devront vivre avec la rigueur des loix Hortefeux et surtout, avec le souvenir auditif et olfactif de ses dégâts collatéraux.
« Les Mansiens ne dormiront plus jamais sur leur deux oreilles », conclut Mauricette en caressant celles de son shitsu.



* Nous avons changé quelques points de détail comme les prénoms, et interverti les noms des trocsons pour éviter de choquer un trop jeune public.

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